Source : https://x.com/Cobra_FX_/status/1870323841123418318
Récemment, l’IEA a publié son dernier rapport sur les perspectives énergétiques mondiales. Loin des fantasmes habituels, les data centers ne représentent que 3% de la croissance de la demande.
Ce tableau montre la projection de la consommation d’électricité dans le monde, de 2023 à 2030.
La plus grande part de consommation reste celle liée au batiment à l’industrie. La partie sur l’air conditionné et les voitures électriques est en augmentation. Les data-center ne représentent encore qu’une minorité. Alors pourquoi si peu sachant que la demande augmente fortement : cloud, internet, vidéos, intelligence artificielle ?
On voit sur ce graphique l’évolution projetée pour 2026 liées à l’exploitation de l’IA et des cryptomonnaies. Les 3 scénarios : verts, bleus, rouges, montrent une utilisation maximale de 1000 TWh.
Par ailleurs, on notera le taux d’adoption en hausse des outils, notamment de l’IA générative aux Etats-Unis, souvent précurseurs de l’utilisation mondiale. Cette croissance est plus rapide que nous ne l’avons jamais connue auparavant.
Alors, que se passe-t-il?
La réponse est très simple : l’efficacité des puces.
En 15 ans, avec une efficacité égale, la consommation a été divisée par 120.
Ok,donc c’est une bonne nouvelle?
La consommation d’électricité n’est un problème que lorsque la source a été polluante pour la produire.
Par exemple, il existe de nombreux pays qui brulent du charbon pour produire de l’électricité. L’émission de gaz à effet de serre est colossal pour une transformation énergétique peu optimale;
En revanche, les GAFAM ont bien compris qu’il était nécessaire de gérer leur propre approvisionnement énergétique, pour ne pas être dépendant des prix du marché, et pouvoir grandir sans limite. Par ailleurs la production d’électricité pour un data-centre, doit être faite localement. Il n’est pas nécessaire de la transporter à l’autre bout de la terre pour l’utiliser.
Les GAFAM se mettent donc à construire leur propre centrale nucléaire afin de palier à leur besoin. Cela diminuant encore davantage l’impact carbone de leur utilisation.
Attention, tout n’est pas rose! Il faut considérer l’ensemble du cycle : le béton utilisé pour les centres et les centrales, l’eau pour le refroidissement, etc.
Un impact géopolitique?
Pendant ces 60 dernières années, la géopolitique a été fortement impactée par les énergies, notamment le pétrole. Depuis 10 ans, les états-unis s’en affranchissent en exploitant le gaz de schiste et le pétrole de leurs territoires, non sans un impact environnemental désastreux. Ils veulent à tout prix sortir de la domination des pays du moyen-orient et de la Russie.
Rapport sur l’énergie mondiale : https://www.iea.org/reports/world-energy-outlook-2024/executive-summary
Désormais, avec le digital, chaque territoire peut assurer son indépendance énergétique et en données. Cependant, il reste une composante essentielle sur la fabrication des puces et autres composants, dont les matières premières restent uniquement disponibles dans certaines régions du monde et dans des terres rares.
Le mix énergétique
Le mix énergétique se diversifie avec le temps, laissant entrevoir des opportunités énormes pour les datacentres d’opter pour une empreinte carbonne limitée avec une combinaison : nucléaire (pour la stabilité de l’approvisionnement), vent et soleil.
Que faut-il en retenir?
- Certains datacentres sont polluants, notamment ceux situés dans les pays qui produisent de l’électricité avec du charbon
- Les puces s’améliorent très rapidement, offrant une efficacité croissance pour une consommation réduite.
- L’industrie digitale à tout intérêt à consommer moins contrairement à l’industrie petrolière/charbon.
- L’intelligence artificielle va aider à trouver de nouveaux moyens pour optimiser la consommation et diminuer l’empreinte carbonne
- Le défi principal des data-centres pour les prochaines années est fortement lié à l’utilisation massive d’eau pour le refroidissement et à l’approvisionnement en énergie verte locale.